Intitulé officiel : Département d'Outre-mer français de l'île de la Réunion
Capitale : Saint-Denis
Superficie : 2 512 km²
Population : 844 000 habitants
Peuples et ethnies : Il n'existe pas de peuple "historique" sur l'île. Déserte lors de sa découverte par les Occidentaux, elle présente désormais un original mélange de population. Près du quart des Réunionnais sont originaires du sub-continent indien. L'île compte également des minorités originaires de Chine (3%) ou descendant des esclaves arrachés aux rivages d'Afrique. Environ 6% de sa population est constituée de Métropolitains (les Zoreils). La plus grosse communauté est celle des Créoles (40%), descendants des familles les plus anciennement implantées sur l'île. 40% de la population est âgée de moins de 20 ans.
Langue : Français, créole
Religion : catholiques (94%), hindouistes, musulmans, bouddhistes, bahá'is
Régime politique : département d'Outre-mer (DOM), la Réunion est intégrée à l'ensemble politique et économique français. L'autorité administrative revient au Préfet, nommé à Paris. Le Conseil général et le Conseil régional sont élus au suffrage universel direct. Les DOM sont chapeautés au niveau national par le Secrétariat d'État à l'Outre-mer, rattaché au ministère de l'Intérieur. La Réunion est représentée au Parlement national par 5 députés et 3 sénateurs.
Le saviez-vous ? : Les amateurs de canyoning ont exploré les recoins les plus secrets de l'île. Surprise : au moyen de lianes, de fils de fer, de sentes vertigineuses, de braconniers pêcheurs les avaient souvent précédé.
Principales activités : la Réunion ne dispose d'aucune ressource minière et ses industries sont très réduites. Son agriculture repose pour une très large part sur la canne à sucre, peu compétitive. L'île produit par ailleurs de petites quantités de vanille, ainsi que des essences de vétiver et de géranium. La pêche est également très faible. L'économie réunionnaise, en résumé, dépend pour une large part de la métropole et des revenus du tourisme, qui vont croissant.
Principaux partenaires : la Réunion importe près de 66% de ses besoins de la métropole. En contrepartie, elle exporte vers la France plus de 70% de ses productions.
1512 - Le navigateur portugais Pedro de Mascarenhas découvre l'archipel, composé des actuelles îles de la Réunion, de Maurice et de Rodrigues.
1646 - Les Français bannissent à la Réunion - alors déserte - une douzaine de mutins de leur colonie voisine de Madagascar. Un navire les découvre vivants et plutôt satisfaits de leur sort trois ans plus tard, ce qui pousse la couronne de France à revendiquer officiellement l'île, rebaptisée Bourbon.
1685 - Peuplée de 260 colons, Bourbon est un repaire de pirates. La Compagnie française des Indes Orientales décide de mettre fin à leurs commerces illicites et prend le contrôle effectif de l'île.
1715 - Le café, introduit par la Compagnie Française des Indes Orientales, est la principale production de l'île. Les premiers plants de céréales, épices et coton sont importés quelques années plus tard. Ces cultures, qui exigent un travail intensif, sont à l'origine de la traite vers l'île Bourbon d'esclaves malgaches et africains.
1810 - Les Anglais s'emparent de l'île, sur laquelle ils introduisent la canne à sucre, qui ne tarde pas à supplanter les autres cultures. La Réunion (ainsi baptisée depuis la Révolution) est rétrocédée à la France cinq années plus tard.
1848 - Suite à l'abolition de l'esclavage, les riches familles de planteurs font venir sur l'île de larges contingents de travailleurs sous contrat, des Indiens notamment. L'âge d'or du commerce et du développement de l'île dure jusqu'à 1870. Par la suite, la concurrence de la canne à sucre des Caraïbes, de la betterave et l'ouverture du canal de Suez (qui court-circuite la Réunion sur les routes maritimes) portent autant de coups fatals à son économie.
1914/1945 - L'industrie sucrière connaît un regain au lendemain de la Première Guerre mondiale, même si la Seconde Guerre mondiale impose temporairement à l'île un sévère blocus.
1946 -La Réunion passe du statut de colonie à celui de département d'outre-mer (DOM), ce qui secoure son économie. L'île gagne une quasi-égalité politique et sociale avec la métropole et se libère de la dynamique selon laquelle une colonie doit rapporter davantage à la métropole qu'elle ne lui coûte.
Histoire récente:
La Réunion connaît une modernisation rapide entre 1970 et 1980, mais également un fort chômage et des inégalités sociales. Malgré cela, la population de La Réunion double entre les années 1970 et 2020, passant d’environ 400 000 habitants à plus de 860 000 aujourd'hui.
Les villes comme Saint-Denis, Saint-Paul, et Saint-Pierre se développent rapidement. Les infrastructures routières (notamment la Route du Littoral et les projets de transport public) évoluent pour répondre aux besoins croissants.
Le tourisme devient le secteur clé, attirant des visiteurs pour les paysages volcaniques, les plages et le patrimoine naturel, notamment le parc national de La Réunion (entrée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2010).
Depuis les années 80, la culture créole gagne en reconnaissance. La musique (maloya, séga), la langue créole, et la cuisine réunionnaise s’imposent comme des éléments centraux de l’identité locale.
Le Piton de la Fournaise reste l’un des volcans les plus actifs au monde et entre en éruption chaque année.
La Réunion est située dans l'océan Indien, à 800 km environ de l'Est de Madagascar. Elle laisse peu de place aux lagons et s'élève très rapidement en altitude. On peut diviser son relief en deux zones montagneuses. L'ensemble du Piton des Neiges, ceinturé par trois immenses cirques - Mafate, Cilaos et Salazie - occupe une large partie ouest. Le second massif, moins élevé, se trouve au Sud-Est. Il est centré autour d'un volcan particulièrement actif : le Piton de la Fournaise. Les Hautes-Plaines s'étendent entre ces deux secteurs montagneux. De chacun des cirques s'échappent une rivière et de multiples ravines.
FLORE ET FAUNE :
Certaines régions de l'île ressemblent à un véritable jardin botanique. De la côte aux cimes, on rencontre les vacoas, les filaos, les forêts de bois de couleur (benjoins, bois de fer, catafailles, tans rouges, grands nattes) puis les tamarins-des-hauts, variété d'acacia endémique. La Réunion présente par ailleurs une profusion de fleurs : orchidées, hibiscus, bougainvillées.
La faune insulaire a moins bien résisté à l'intrusion humaine que la flore. L'île bruisse cependant des cris d'un grand nombre d'oiseaux (merle blanc, paille-en-queue, tec-tec, papangue) et abrite un petit animal ressemblant à un hérisson, originaire de Madagascar : le tenrec. On y rencontre également quelques rares cerfs de Java, des caméléons et des geckos (localement appelés margouillats). La Réunion ne compte aucun animal dangereux ou venimeux. Les seules exceptions sont aquatiques : il s'agit du poisson-pierre (qui peut croiser le chemin des plongeurs) et de rares requins. Les fonds sous-marins qui bordent l'île sont fréquentés par les mérous, vieilles, chirurgiens, poissons trompette, cardinaux et autres poissons-clowns. Le domaine des daurades coryphènes, espadons et barracudas s'étend plus au large.
COUTUMES :
C'est la communauté hindoue qui donne à l'île - au travers de ses rites religieux traditionnels - ses coutumes les plus marquantes. Au cours du cavadee, les participants se percent les joues avec des épingles d'argent. Plus spectaculaire encore, le teemeedee les voit marcher sur des braises incandescentes répandues au sol.
LANGUE :
Si le français est la langue officielle, le créole réunionnais est très communément parlé. Ce savoureux parler mêle au français des influences hindi, arabe ou malgache.
ARTS :
La Réunion présente un intéressant mélange de culture française au goût créole, ou de culture créole au goût français. Côté danse, le séga réunionnais diffère des versions seychelloises, mauriciennes ou malgaches par ses apports occidentaux. Côté théâtre, les troupes du Théâtre Vollard ou du Théâtre Talipot greffent des formes théâtrales occidentales sur la tradition créole.
Les villas créoles sont l'élément le plus distinctif de l'architecture insulaire. Elles se caractérisent par leurs varangues (vérandas ouvertes) et les lambrequins (frises en bois sculptées et ajourées) qui ornent leurs toits, fenêtres et avancées.
La peinture et la gravure sont peu représentées sur l'île.
GASTRONOMIE :
Les gourmets découvriront dans la savoureuse cuisine créole des emprunts aux traditions culinaires française, indienne, chinoise et créole. Un apéritif, par exemple, verra souvent des samoussas (petits pâtés farcis frits, d'origine indienne) côtoyer des bouchons (bouchées de porc cuites à la vapeur à la mode chinoise).
Le plat traditionnel est le cari, ragoût parfumé dans la composition duquel entrent des tomates, des oignons, de l'ail, du gingembre et des épices. Poulet, canard ou encore poisson peuvent être cuisinés dans ce fond de sauce. Les caris sont invariablement accompagnés de riz blanc, de grains (haricots, fèves ou lentilles) et de rougail, un condiment épicé parfumé à la tomate, au citron, à la pistache. Ce pilier de la cuisine réunionnaise qu'est le rougail saucisses est cependant une exception à la règle : il ne s'agit en aucun cas d'un condiment mais d'un cari de saucisses fumées. Il en va de même du rougail boucané, qui désigne un cari de viande de porc fumée. Le cabri massalé (un mélange d'épices indien) est également au nombre des bonnes surprises de la cuisine réunionnaise.
Véritables institutions, les rhums arrangés sont obtenus en faisant macérer divers ingrédients dans du rhum blanc bon marché : herbes aromatiques, vanille, ananas, litchis, gingembre. Pratiquement chaque Réunionnais semble avoir sa propre recette. Les rhums arrangés peuvent être servis à l'apéritif ou comme digestifs.
RELIGION :
La foi catholique imprègne profondément l'atmosphère de l'île, où des chapelles sont partout visibles. Les hindous et musulmans pratiquent également leur culte et de nombreuses villes voient se côtoyer une église, un temple tamoul et le minaret d'une mosquée. Dans les faits, nombre d'hindous participent également aux rites catholiques. La communauté sino-réunionnaise est très discrète dans ses pratiques religieuses.
Le culte de Saint Expédit, enfin, mérite quelques lignes. Selon certaines sources, son origine remonterait à l'envoi sur l'île d'une relique expédiée par le Vatican. Le mot expédit (pour expéditeur) porté sur la caisse aurait donné son nom à ce culte qui s'apparenterait au vaudou. Badigeonnés d'un rouge vif évoquant le sang, les nombreux temples dédiés à Saint Expédit seraient utilisés pour jeter de mauvais sorts.
Le créole réunionnais est une langue orale riche et vivante ! Si vous souhaitez engager une conversation de base, voici quelques éléments:
Bonjour ! → Bonzour !
Bonsoir ! → Bonswar !
Comment ça va ? → Komman i lé ?
Ça va bien. → Mi lé byen.
Merci ! → Mersi !
De rien. → Pa ni pwoblem. ou An pa d’koi.
Bonne nuit ! → Bon nwi !
Comment tu t'appelles ? → Komman ou appel ?
Je m'appelle… → Mi appel…
Qu’est-ce que c’est ? → Kosa sa ?
Où est-ce que c’est ? → Koté sa ?
Combien ça coûte ? → Kombyen i coûte ?
C’est cher ! → Sa i coûte cher !
J’aime beaucoup. → Mi aime bokou.
Je ne comprends pas. → Mi comprend pa.
Ami → Kamarad.
Enfant → Marmaille
Les métropoilitains sont apellés les Zoreil. Adoptez un ton chaleureux et détendu, car le créole est aussi une langue de convivialité.