Superficie : 1 221 600 km²
Population : 3 500 000
Langues : Tibétain et le mandarin,
Capitale : Lhasa
Chef d'état : Gouvernement Tibétain
Régime Politique : Région autonome
Religion : Bouddhisme tibétain
Le saviez-vous ? : Pas si grande ! La Grande Muraille de Chine, malgré ses 6 700 km, n’est pas l’ouvrage le plus long du monde. C’est une barrière en barbelés de 9 000 km en Australie qui tient la palme. Contrairement à ce que l’on dit, elle n’est absolument pas visible de l’espace !
Le saviez-vous ? : « La Chine, c’est plein de petites gargotes ; On mange dans des cours intérieurs, plein de choses très variées, jamais les mêmes. Ça donne l’impression qu’il y a 10 000 plats différents dans la cuisine chinoise.»
Autrefois essentiellement tournée vers l'élevage, l'économie du Tibet suit le rythme des réformes chinoises et connaît de grands changements. Les Chinois ont privilégié l'exploitation minière de la région (or, zinc, uranium.) et favorisé l'arrivée massive des Han, dont les investissements et l'activité commerciale n'ont cessé de croître au Tibet depuis quelques années.
Nous connaissons très peu de choses sur l'origine du peuple tibétain. Les écrits les plus anciens sur son histoire remontent au VIIe siècle, époque à laquelle les Tibétains commencent leur première vague d'expansion territoriale.
618-649 - Songsten Gampo, 33e roi, développe des courants d'échanges avec la Chine. Naissance du bouddhisme tantrique tibétain (lamaïsme), influencé par la religion animiste traditionnelle et le bouddhisme indien.
755-797 - Le roi Trisong Detsen étend son influence jusqu'au Turkestan, le nord du Pakistan, le Népal et l'Inde.
783 - L'armée tibétaine s'empare, provisoirement, de la capitale chinoise des Tang, Chang'an.
842 - L'assassinat du roi interrompt brutalement l'expansion et le pays éclate en petites principautés indépendantes. Le clergé bouddhiste s'affermit et les monastères acquièrent une véritable autorité politique.
1206 - Pénétration des Mongols de Genghis Khan. La suzeraineté des Mongols s'étendra, avec des périodes d'accalmie, jusqu'au XVIIe siècle.
1641 - Les Bonnets jaunes (lamaïstes réformés) écrasent leurs rivaux, les Bonnets rouges (lamaïstes orthodoxes) et donnent à leur grand prêtre le titre de dalaï-lama ("océan de sagesse"). Religion et politique s'imbriquent étroitement sous la direction de ce dieu-roi.
1720 - Le Tibet devient un État vassal des empereurs mandchous.
1911 - Chute de la dynastie Qing. Le pays connaît une période d'indépendance jusqu'en 1950.
1950 - La Chine envahit le Tibet.
1951 - Le Tibet devient une région autonome chinoise "officiellement" gouvernée par les deux autorités traditionnelles tibétaines que sont le dalaï-lama et le panchen-lama (lamaïste orthodoxe).
1959 - Le dalaï-lama, accompagné de 100 000 fidèles, s'enfuit en Inde où il forme un gouvernement en exil. Le panchen-lama prend la tête du "gouvernement" tibétain.
1965 - Destitution du panchen-lama.
1984 - Ouverture du Tibet aux touristes. La région sera fermée en 1987 (sauf aux "groupes organisés") et de nouveau ouverte en 1992.
1989 - Le dalaï-lama reçoit le prix Nobel de la paix.
23 mai 2001 - La Chine fête le 50e anniversaire de l'instauration du communisme au Tibet. Le jour même, le dalaï-lama est reçu personnellement par le président américain George W. Bush.
Entre 1950 et 1970, les Chinois causèrent la mort de 1,2 million de Tibétains et détruisirent la majeure partie de l'héritage culturel du pays. De toutes les ethnies chinoises, ce furent les bouddhistes tibétains qui eurent le plus à souffrir de la Révolution culturelle de Mao : les monastères furent pillés, certains rasés, et la théocratie qui avait gouverné le Tibet pendant des siècles disparut en une seule nuit. La politique de colonisation chinoise et, à terme, la venue massive de colons han des provinces voisines, tend à rendre les Tibétains minoritaires dans leur pays, avec le risque de voir leur spécificité culturelle noyée dans la masse chinoise.
GENERAL :
Le Tibet s'étend sur un territoire aussi vaste que l'Europe de l'Ouest. Il a des frontières communes avec l'Inde, le Népal, le Bhoutan et la Birmanie. Ceinturé au sud par l'arc himalayen, d'où surgissent les plus hauts sommets du monde (Everest, K2...), il est délimité à l'ouest par les hauts plateaux et les chaînes de montagnes du Pamir et du Karakorum. Le nord du Tibet, caractérisé par un grand nombre de lacs salés, présente les conditions de vie les plus difficiles. Au sud, se trouvent Lhassa et le mont Everest avec ses 8 848 m, accessibles aussi bien depuis le Tibet que par le Népal. Parmi les fleuves qui prennent leur source dans l'Himalaya, citons le Brahmapoutre (ou Zangbo), le Mékong, le Yangzi et l'Indus, qui, contrairement aux premiers, coule vers l'ouest.
FAUNE ET FLORE :
Préservé à travers le temps grâce aux croyances bouddhistes qui proscrivent la destruction de toute vie animale et végétale, l'écosystème du Tibet a subi depuis l'invasion chinoise une profonde et irréversible dégradation. Depuis 1949, « La Maison des trésors de l'Ouest » (Xijang) est consciencieusement pillée de ses ressources forestières (déboisement industriel intensif), animalières (chasse élevée au rang de lucrative industrie touristique, et braconnage d'espèces protégées), minières (uranium, fer, or, charbon, etc.) et hydrauliques. La surexploitation des zones de pâturage, l'implantation d'industries polluantes et l'arrivée massive de colons chinois ont provoqué de graves problèmes d'érosion, de désertification, d'inondations et de pollution, qui ont déjà anéanti des pans entiers de la faune et de la flore, et détérioré le climat, modifiant du même coup les températures et les précipitations. Un problème d'envergure, dont les incidences écologiques débordent largement les frontières, puisque les plus grands fleuves d'Asie (Indus, Brahmapoutre, Salouen, Mékong, Yang-tsê Kiang et Fleuve Jaune) prennent naissance dans les montagnes tibétaines.
COUTUMES :
De tout temps, les Tibétains se sont servis de talismans, principalement sous forme de boîtes à charmes ou d'amulettes, pour repousser les mauvais esprits et écarter les obstacles. Le mariage, les funérailles, le bardo (qu'il faut traverser après la mort pour pouvoir renaître) font, traditionnellement, l'objet de toutes sortes de rites. Les pèlerinages à Lhassa suscitent toujours la ferveur religieuse des pèlerins, qui viennent de tous les coins du pays. Sur les drapeaux de prières qui flottent au vent, un peu partout, sont inscrites des prières qui s'envolent vers le ciel. Si la plupart des Tibétains des villes ont adopté la tenue chinoise ou occidentale, d'autres portent toujours leurs costumes traditionnels. Les Khampas, venus du Tibet oriental, se reconnaissent à leurs cheveux tressés avec des cordons ouvragés ou des dagues. Les Goloks, nomades tibétains, sont habillés de peaux de mouton et leurs femmes se parent d'incroyables coiffes ornées qui leur descendent dans le dos.
LANGUES :
Le tibétain est une langue de la famille tibéto-birmane qui ne ressemble en rien au chinois.
ARTS :
Au Tibet, plusieurs formes d'art ont une fonction religieuse : musique, danse, peinture ou sculpture. Ainsi, on se sert de la longue trompe de cérémonie, appelée dong ou cho-dong, pour chasser les mauvais esprits et appeler les moines aux services religieux. L'essentiel de la littérature tibétaine ancienne consiste en des traductions de textes bouddhiques indiens alors que la littérature populaire se compose d'épopées héroïques, de légendes ou de contes de fées. Autrefois, on rencontrait des conteurs un peu partout, souvent illettrés mais dotés d'une fantastique mémoire. La danse cham, qui fait partie d'une longue tradition de musique et de chants populaires, est interprétée de façon magistrale par des moines dans les cours des monastères.
GASTRONOMIE :
La cuisine tibétaine n'est certainement pas la plus variée du monde : à cette altitude, on peut difficilement faire mieux. Les plats les plus traditionnels, servis dans les petits restaurants, sont les momo (beignets farcis de légumes ou de viande) et les thukpa (nouilles à la viande). L'aliment de base de la plupart des Tibétains est la tsampa, farine d'orge grillée qui, mélangée avec du thé au beurre de yack, forme des boulettes de pâte... très reconstituantes. S'il est difficile de s'alimenter sur le haut plateau, Lhassa abrite en revanche un grand nombre de restaurants chinois, occidentaux, tibétains, et même népalais ou indiens. Les Tibétains boivent de grandes quantités de chang, une boisson alcoolisée et acidulée à base d'orge fermentée.
RELIGION :
La religion tibétaine demeure extrêmement vivante au sein de la population où se pratique une forme originale de bouddhisme, le bouddhisme tantrique ou lamaïsme (lama jiao). Ce bouddhisme, que ses adeptes appellent souvent vajrayana ou "véhicule de diamant", remonte au VIIe siècle. Il a été très influencé par le bon, la religion tibétaine prébouddhique qui comptait sur les prêtres ou chamans pour apaiser les esprits, les dieux et les démons. En quelque sorte, c'est une forme de bouddhisme plus mystique que les autres et qui accorde une grande importance aux mudra (postures rituelles), aux mantra (paroles sacrées), aux yantra (art sacré) et aux rites secrets d'initiation. Les prêtres, ou lamas, sont censés réincarner des êtres hautement évolués. Le dalaï-lama est le chef suprême du bouddhisme tibétain.
LES SPÉCIFICITÉS DU YUNNAN
Le Yunnan a su garder une identité culturelle forte et une certaine distance avec l'influence chinoise. Le Yunnan regroupe 1/3 des minorités ethniques de la Chine et près de 50% de sa population est non Han. L'ethnie Naxi, d'origine tibétaine et établi autour de Lijiang en est un bel exemple. Cette société matriarcale dans laquelle la filiation ne passe que par la mère a su préserver des coutumes (système des azhu qui permet à une femme et à un homme de devenir amants libres), des codes vestimentaires (la traditionnelle cape en T) et une religion (mélange de boudhisme, d'islam et de taoisme) bien spécifiques.
Quelques expressions utiles en tibétain :
Bonjour : Tashi dele
Au revoir (par la personne qui reste) : Kale phe
Au revoir (par la personne qui part) : Kale shoo
Merci : Thoo jaychay
Oui, c'est d'accord : La ong
Excusez-moi : Gonda
Je veux ... : Nga la ... go
Parlez-vous anglais ? : Injeeke shing gi yö pe ?
Est-ce que vous comprenez ? : Ha ko song-ngey ?
Je ne comprends pas : Ha ko ma song
Combien ça coûte ? : Ka tsö ray ?
C'est cher : Gonzg chenpo ray
Comment vous appelez-vous ? : Kerang gi ming la kary zer gi yö ? Je m'appelle ... : Ngai ... ming la ...
et vous ? : ... A ni kerang zer gi yö ?
D'où venez-vous ? : Kerang ka-ne ray ?
Où se trouve le/la ... ? : Kaba yo ray ?
Je suis perdu : Nga lam khag lag song
Je suis malade : Nga bedo mindu
Quelle heure est-il ? : Chutsö katsö ray ?
Quelques mots en chinois :
bonjour : ni hao
au revoir : zàijiàn
merci : xièxie
je vous en prie : bukeqi
je m'appelle... : wo xing...
comment vous appelez-vous ? : nin gui xing ?
France : Faguo
je ne comprends pas : wo tingbudong
passeport : huzhào
toilettes : cèsuo
changer de l'argent : huàn qian
chambre standard : biaozhun fangjian
téléphone : diànhuà
demain : mingtian
je veux aller à... : wo yào qu...
acheter un billet : mai piào
Guide
Chine - 10ed 24 septembre 2013 de Lonely Planet
Guide du Routard Chine 2015/2016 22 avril 2015 de Collectif
Petit Futé Tibet Chine de l'ouest 30 avril 2014 de Petit Futé
Cartographie
Il est difficile de se procurer une cartographie précise des régions de randonnée.
Tibet 31 mars 2005 de Reise Know-How
85102 CHINE 1/4M 6 janvier 2014 | Carte pliée de IGN
CHINA 1/4M37510 avril 2015 | Carte pliée de National Géographic
Littérature
1972 : Michel Peissel, Les Cavaliers du Kham. Guerre secrète au Tibet, Robert Laffont, Paris,
2008 : Marie Louville, Tibet, chemins de liberté / Path of Freedom, Éditions PIPPA, collection « Itinérances »
2010 : Élodie Bernard, Le vol du paon mène à Lhassa, Éditions Gallimard, collection « Le sentiment géographique »
Catinot-Crost, Laurence, La Chine impériale : histoire des dynasties, Anglet, Atlantica, 2002.
Charbonnier, Jean, Histoire des chrétiens de Chine, Paris, Les Indes savantes, 2002.