Superficie : 8 680 km²
Population : 298 500 habitants
Langues : corse, français
Préfecture de région : Ajaccio
Président du Conseil régional : Paul Giacobbi
Statut administratif : Les deux départements de l'île (Haute-Corse et Corse-du-Sud) forment la collectivité territoriale de Corse, dirigée par un préfet de région. La collectivité territoriale de Corse dispose de compétences plus larges que les autres régions françaises.
Religion : catholicisme
Peuples et ethnies : 60% des Corses environ sont nés sur l'île mais la Corse compte des minorités marocaine, tunisienne, italienne et portugaise
Le saviez-vous ? : Le GR20, un des plus célèbres sentiers de randonnée de France, est une création totalement artificielle du Parc Naturel de Corse. Il suit la ligne de partage des eaux au plus près des sommets. Il est considéré comme le trek le plus difficile de notre pays.
PIB : 4 910 millions d'euros
PIB par hab. : 19 000 euros
Principales activités : tourisme, agriculture (produits régionaux)
Principaux partenaires : France continentale, Italie, Allemagne, Belgique, Pays-Bas
Membre de l'union européenne : oui
Membre de la zone Euro : oui
6 570 av. J.-C. - Le squelette de la "Dame de Bonifacio" atteste du peuplement de la Corse dès cette époque.
4 000 av. J.-C. - La Corse préhistorique connaît son apogée avec l'ère mégalithique.
VIe siècle av. J.-C. - Les Grecs phocéens fondent Alalia.
160 av. J-C - Rome conquiert la Corse, qui passe sept siècles sous son influence.
1077 - Le Pape confie les affaires corses à l'évêque de Pise. Une noblesse corse se forme.
XIIIe siècle - Gênes supplante Pise. La brutale présence de la République italienne va durer cinq siècles.
1420 - Appelé à la rescousse par un seigneur corse, le roi d'Aragon dépêche sa flotte devant Bonifacio. Il retourne à ses affaires espagnoles après quatre mois de siège infructueux.
1552 - Henry II, roi de France, se lance à l'assaut de la péninsule italienne. La Corse est embarquée dans la tourmente. Quelques jours suffisent aux Français, secondés par un corsaire turc, pour ravir la Corse aux Génois.
1559 - Les Génois ripostent avec l'appui de Charles Quint et de l'Espagne. Le roi de France abandonne l'île aux Génois par le traité de Cateau-Cambrésis.
1564 - La tentative de reconquête de l'île par Sampiero Corso échoue.
1730 - Insurrection corse contre l'ordre génois. Gênes appelle à son secours l'empereur d'Autriche. Ses troupes finissent par maîtriser la situation. La révolte reprend en 1735.
1736 - Théodore de Neuhoff, un noble allemand, beau parleur et opportuniste débarque en Corse. Croyant voir en lui le chef qu'ils appellent de leur vœux, les insurgés le laissent se proclamer roi de Corse. Neuhoff abandonne rapidement son trône.
1738 - Gênes accepte le soutien de la France pour mater la révolte qui perdure. Les Français croient la Corse pacifiée lorsqu'ils la quittent en 1741.
1748 - Gênes réclame une nouvelle médiation française.
1755 - Pascal Paoli parvient à unifier la résistance corse contre Gênes. Une Corse indépendante, juxtaposée à la Corse génoise, sort ainsi de sa gangue. Paoli promulgue une constitution démocratique, développe l'agriculture, assainit les marais.
1768 - Les Génois cèdent la Corse à la France par le traité de Versailles. La mobilisation des paolistes ne parvient pas à renverser la vapeur. Leur défaite à la bataille de Ponte Novo, le 8 mai 1769, marque le début de la Corse française.
1789 - Un décret révolutionnaire promulgue que la "Corse fait partie de l'Empire français". Pascal Paoli refuse par la suite de se soumettre à la Convention et appelle la Grande-Bretagne à l'aide.
1794 - L'intervention de la flotte anglaise fait du roi d'Angleterre le souverain de l'île pour une courte période. Le Traité de Paris ne tarde pas à l'obliger à quitter la Corse. Bonaparte prend en main les affaires insulaires.
1914 - Des milliers de Corses combattent sur le continent.
1940 - La Corse est occupée par les troupes mussoliniennes et nazies.
1942 - Le sous-marin Casabianca débarque sur l'île des armes destinées à la résistance. Le soulèvement de la population contre les Italiens, l'année suivante, fait de la Corse le premier département français libéré.
1962 - Fin de la guerre d'Algérie. De nombreux rapatriés s'installent dans la plaine orientale, notamment en tant que vignerons.
1975 - "Événements d'Aléria" : la découverte par les militants d'un mouvement autonomiste (l'ARC) d'un scandale lié à la pratique de la vinification de la part de rapatriés d'Algérie met le feu au poudre. La cave d'un viticulteur "pied noir" est occupée. L'assaut des forces de l'ordre se solde par trois morts.
1976 - La Corse est scindée en deux départements : Corse-du-Sud (2A) et Haute-Corse (2B). 5 mai, création du Front national de libération de la Corse (FNLC). Il revendique de nombreux plasticages au cours des années suivantes.
1981 - Création de l'université de Corte.
1983 - Dissolution du FLNC par le gouvernement français. Le mouvement continue son action sous le nom d'Ex-FLNC.
1991 - La Corse inaugure le "Statut Joxe", qui lui confère davantage d'autonomie que les autres régions françaises.
1998 - Assassinat du préfet de région Claude Érignac. Il est remplacé par Bernard Bonnet dont la politique, proche d'une opération "mains propres", vise à rétablir "l'état de droit" sur l'île. Des scandales financiers sont révélés. Le rapport de la commission d'enquête parlementaire de Jean Glavany aborde l'existence de bandes organisées sur l'île et l'émergence d'un "système corse" qualifié de "pré-mafieux". Il insiste sur la co-responsabilité des élus et de l'État.
1999 - Les élections à l'Assemblée de Corse donnent 16% des sièges aux nationalistes, contre 10% précédemment. Scandale de la paillote "Chez Vincent" : des membres du GPS – une force de police créée spécialement suite à l'assassinat du préfet Érignac – avouent avoir incendié un restaurant situé dans le golfe d'Ajaccio. Le préfet Bernard Bonnet est écroué et remplacé par Jean-Pierre Lacroix.
2000 - Le leader nationaliste Jean-Guy Talamoni fédère plusieurs branches nationalistes et entame un dialogue avec le gouvernement français visant à redéfinir le statut de l'île, désigné sous le terme de "processus de Matignon". Ce projet, qui envisage d'accorder une plus grande autonomie à la Corse au plan législatif, est à l'origine de la démission de Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'intérieur. L'ex-leader nationaliste Jean-Michel Rossi est assassiné.
2001 - En août 2001, François Santoni est assassiné à son tour.
2003 - Arrestation d'Yvan Colonna, l'assassin présumé du préfet Érignac. En juillet, échec du référendum portant sur la réforme des institutions.
2004 - Victoire de la droite aux élections régionales grâce à un accord avec les nationalistes. Ange Santini devient président du Conseil exécutif de Corse le 4 avril 2004 et il est également maire-adjoint de Calvi.
2005 - En septembre, quarante marins s'emparent du Pascal paoli pour dénoncer le projet de privatisation de la SNCM. Le GIGN prend le bateau d'assaut.
2006 - En mai, la Corse connaît une nouvelle vague d'attentats après 3 années d'apaisement. Le FLNC fête ses 30 ans d'existence.
2008 - Le 12 janvier, suite à une manifestation nationaliste, ces derniers, qui devaient initialement se diriger vers la préfecture, occupent l'Assemblée Territoriale Corse pendant près de 3h. Ange Santini est réelu à la mairie de Calvi.
2009 - Après avoir été condamné à la réclusion à perpétuité en première instance (déc. 2007), Yvan Colonna a été jugé en appel en mars 2009 et a écoppé de la même peine, assortie d'une période de sûreté de 22 ans incompressible. Yvan Colonna clame toujours son innocence.
Si la Corse est bien française, c'est pourtant d'Italie que l'on peut la rejoindre le plus rapidement. L'île est en effet distante de 90 km du port italien de Piombino, alors qu'elle se trouve à 170 km au nord-ouest de Nice. La Sardaigne n'est qu'à 12 km en direction du sud.
Allongée sur un axe nord-sud, l'île s'étend sur 183 km et 85 km de large. Le Cap Corse, l'étroite péninsule d'une quarantaine de kilomètres qui pointe au nord de l'île vers le golfe de Gênes, donne à ses contours leur caractère le plus remarquable.
La montagne est omniprésente sur l'île. Avec une altitude moyenne de 568 m, elle culmine au Monte Cinto, à 2 710 m. Ces cimes surplombent plus de 1 000 km de rivages. La côte Ouest, exposée aux vents dominants, est la plus découpée. Elle est creusée de golfes profonds. Le rivage Ouest, plus monotone, est occupé par la longue et plate étendue littorale de la plaine d'Aléria, ou plaine orientale.
Flore et faune :
Comment ne pas évoquer en premier le maquis ? Couvrant près de 200 000 ha il mêle des dizaines essences odorantes pour la plupart. La plus répandue est le ciste, qui sécrète une résine collante. La myrte est appréciée pour ses baies bleu-noir, dont on fait d'excellentes liqueurs. Les fleurs blanches des bruyères arborescentes exhalent un parfum proche du miel, tandis que les arbousiers sont reconnaissables à leurs fruits rouges et ronds. Les longues tiges des asphodèles forment pour leur part des groupes de petites fleurs blanches aux pétales étroits. Les chênes-verts se mêlent au maquis dès qu'il prend un peu d'altitude. Cet arbre, qui peut atteindre une quinzaine de mètres de haut, fournit les glands dont se nourrissent les célèbres porcs coureurs. Le chêne-liège se distingue par ses branches basses et tordues. Son épaisse écorce est retirée tous les 8 à 10 ans, notamment pour la fabrication des bouchons. Il vit à la même altitude que les oliviers, qui sont présents sur le littoral jusqu'à 600 m. Le châtaignier est sans conteste l'arbre qui a le plus profondément marqué la Corse. Développée sous les Génois, sa culture a rapidement pris des proportions considérables dans la région à laquelle il a donné son nom : la Castagniccia. La châtaigne fut même utilisée comme monnaie d'échange au XIXe siècle. Le pin laricio est la principale essence des forêts entre 700 et 1 500 m d'altitude. Géant des forêts corses, il peut atteindre une cinquantaine de mètres de haut. Le laricio est plus résistant que le pin maritime, également présent sur l'île.
La faune insulaire est plus réduite. Le mouflon était naguère le roi de la montagne corse. L'île compte maintenant entre 400 et 600 bêtes, principalement cantonnées dans les réserves de Bavella et d'Asco. Le cerf de Corse, disparu dans les années 60, a été réintroduit en 1985 à partir de spécimens sardes. Vigoureux cousin sauvage du porc, le sanglier arbore une robe couverte de soies sombres. Seigneur du maquis et des forêts, cet omnivore vorace se nourrit de glands, de châtaignes, de racines, de fruits. La tortue d'Hermann, l'un des reptiles les plus rares de France, est relativement bien représentée dans le maquis.
La Corse, enfin, est le lieu de rendez-vous de quelques espèces rares d'oiseaux. Premier d'entre eux, le gypaète barbu est un charognard pouvant atteindre 3 m d'envergure. Quelques balbuzards pêcheurs sont présents dans la réserve de Scandola, qui en compterait une vingtaine de couples. L'un des rares oiseaux endémiques de l'île, la sittelle corse ne mesure guère plus de 12 cm de longueur. Très légère, elle peut s'accrocher aux ramures les plus frêles. Le goéland d'Audouin et le cormoran huppé fréquentent le littoral.
La coutume corse qui fit le plus parler d'elle est certainement celle de la vendetta, au nom de laquelle des familles se déclaraient mutuellement la guerre afin de laver des offenses faites à l'honneur de leurs membres. Au XVIIIe siècle, l'île compta certaines années jusqu'à 900 meurtres. Si des inimitiés perdurent en Corse entre les familles, la vendetta n'est heureusement plus pratiquée de nos jours.
Langue :
La langue corse est parlée au quotidien par une large proportion des habitants de l'île. Le corse tire ses racines de l'italien mais a été influencée par des composantes ibère, ligure et génoise. Le français est enfin venu s'y greffer.
La langue occupe une part très importante dans le sentiment identitaire corse. Une tardive reconnaissance vit le jour en 1974, lorsqu'elle fut incluse dans le cadre de la loi Deixonne sur les "langues régionales".
Les lettres k, w, x et y n'existent pas en corse. L'alphabet insulaire s'enrichit en revanche des groupes de lettres chj (tyi) et ghj (diè). En règle générale, ch se prononce g ; u se prononce ou ; c se prononce souvent tch et g se prononce fréquemment dg. La dernière voyelle d'un mot est très souvent chuintante, voire presque totalement étouffée. Porto-Vecchio, qui se dit Purti-Vechju en corse, se prononce ainsi "pourti-vechj".
Arts :
Pise a légué à la Corse un exceptionnel patrimoine roman. Il s'illustre par de petites cathédrales que l'on trouve essentiellement dans le Nebbio, la Castagniccia et la Balagne. Par la suite, le style baroque investit la Corse sous l'influence génoise. Près de 150 églises arborant les frontons triangulaires ou curvilignes caractéristiques de ce style y sont visibles. La cité italienne a également été à l'origine de la construction de 85 tours littorales (il en reste 67) et de citadelles.
La Corse a également importé les cultures pisane et génoise dans le domaine de la peinture. Le musée Fesch d'Ajaccio abrite ainsi une exceptionnelle collection de primitifs italiens. Plus tard, Matisse, Fernand Léger ou Utrillo vinrent chercher en Corse la lumière que demandait leur inspiration.
La musique vocale, en pleine renaissance, trouve ses origines dans la tradition insulaire. Le paghjella , chant polyphonique qui mêle trois ou quatre voix d'hommes, en est la forme la plus connue. Le voceru, plus triste, accompagne les veillées funèbres, il est l'apanage des femmes. Plus doux, le lamentu déplore l'absence d'un être aimé. Les chjam'e rispondi rappellent enfin dans leur structure le "call and response" du blues et du spiritual : une voix appelle, une autre lui répond. Canta U Populu Corsu, I Muvrini, A Filetta ou encore les Ghjami sont les principaux artisans du renouveau de la musique vocale traditionnelle corse.
Tradition orale oblige, la Corse a en revanche peu engendré de vocations littéraires. De nombreux auteurs du continent se sont cependant intéressés à l'île : Guy de Maupassant (Un bandit Corse, 1882 ; Une vendetta, 1883), Alexandre Dumas (Les Frères corses, 1884), Alphonse Daudet. Prosper Mérimée a signé avec Colomba (1841) le plus célèbre ouvrage dont la Corse et ses coutumes servent de décor.
Religion :
La Corse est majoritairement catholique romaine. De nombreuses églises, cérémonies, processions et ex-votos témoignent de la vigueur de la foi sur l'île. La religion catholique, cela dit, cohabite en Corse avec des pratiques liées à la magie et un certain nombre de superstitions.
On trouve également en Corse quelques temples protestants et une église de rite grec orthodoxe, à Cargèse.
La religion occupe une large place dans les traditions corses. La Semaine sainte, notamment, est célébrée par de nombreuses processions. Les plus célèbres sont celles de Bonifacio (procession des cinq confréries) et de Sartène (Catenacciu). Calvi, Corte, Erbalunga ou Bastia fêtent également la Semaine sainte avec ferveur. Les barques de pêche sont bénies pour la Saint-Érasme à Ajaccio, Bastia et Calvi. La Saint-Jean est fêtée à Corte et à Bastia, Notre-Dame à Bonifacio et Notre-Dame-des-Neiges fait l'objet d'un pèlerinage dans l'Alta Rocca début août.
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